mercredi 3 février 2016

La nuit des temps de René Barjavel

Résumé

L'Antarctique. À la tête d'une mission scientifique française, le professeur Simon fore la glace depuis ce qui semble une éternité. Dans le grand désert blanc, il n'y a rien, juste le froid, le vent, le silence.
Jusqu'à ce son, très faible. À plus de 900 mètres sous la glace, quelque chose appelle. Dans l'euphorie générale, une expédition vers le centre de la Terre se met en place.
Un roman universel devenu un classique de la littérature mêlant aventure, histoire d'amour et chronique scientifique.

Publié en 1968 chez Pocket
407 pages





Ce que j'en pense

Il y a de ça trop longtemps, j'avais acheté ce livre par simple curiosité. J'en avais entendu parler, mais très peu. Je savais que ce livre avait une certaine renommée, alors pour parfaire ma culture personnelle, je me suis dit qu'il serait temps de le sortir de ma bibliothèque. 

La nuit des temps est un roman de science-fiction racontant l'histoire d'un groupe de scientifiques qui découvre deux humains endormis dans une pièce sous plus de 900 mètres de glace. Ces êtres y sont prisonniers depuis plus de 900 000 ans, mais leur corps est toujours intact et on dirait qu'une seule nuit a passé. Ainsi, les scientifiques feront tout ce qui est en leur pouvoir pour réveiller ces deux êtres et pour connaître leur histoire.

Il est bien rare que je lise des romans de science-fiction. En fait, il se pourrait bien que ce soit l'un des premiers. J'ai bien aimé, mais ce n'est définitivement pas mon genre préféré. Cependant, je me dois d'admettre que l'histoire dans La nuit des temps est très bien développé et que l'auteur sait comment nous garder captivé jusqu'à la toute fin.

À mes yeux, le point le plus fort de ce roman est le lien qui unit tous les scientifiques. Car, afin de percer les mystères concernant ces deux êtres du passé, les scientifiques ont besoin des hommes les plus intelligents de tous les pays. Ainsi, il y a des Français, des Anglais, des Chinois, des Allemands, bref, tout le monde est rassemblé. Bizarrement, malgré leurs coutumes et leurs idéologies différentes, ils arrivent à trouver un terrain d'entente. Et c'est ça que j'ai aimé: voir des gens tellement différents faire des compromis sans avoir en tête leur petite personne. Le seul point important étaient la survie des deux humains. C'était ça et c'est tout.

« Pourtant, nous sommes tous pareils... Nous avons quelque chose en commun qui est plus fort que nos différences : c'est le besoin de connaître. Les littérateurs appellent ça l'amour de la science. Moi, j'appelle ça la curiosité. Quand elle est servie par l'intelligence, c'est la plus grande qualité de l'homme. Nous appartenons à toutes les disciplines scientifiques, à toutes les nations, à toutes les idéologies. Vous n'aimez pas que je sois un Russe communiste. Je n'aime pas que vous soyez de petits capitalistes impérialistes lamentables et stupides, empêtrés dans la glu d'un passé social en train de pourrir. Mais je sais, et vous savez que tout ça est dépassé par notre curiosité. Vous et moi, nous voulons savoir. Nous voulons connaître l'Univers dans tous ses secrets, les plus grands et les plus petits. Et nous savons déjà au moins une chose, c'est que l'homme est merveilleux, et que les hommes sont pitoyables, et que chacun de notre côté, dans notre morceau de connaissance et dans notre nationalisme misérable, c'est pour les hommes que nous travaillons. Ce qu'il y a à connaître ici est fantastique. Et ce que nous pouvons en tirer pour le bien des hommes est inimaginable. Mais si nous laissons intervenir nos nations, avec leur idiotie séculaire, leurs généraux, leurs ministres et leurs espions, tout est foutu ! »

Un autre point fort est les détails de l'histoire concernant ces deux êtres humains prisonniers de la glace. Elle est détaillée, approfondie et touchante. Dans ce livre, ils sont nos ancêtres et pourtant, ils connaissent tellement plus de choses que n'importe quel scientifique de renom. Comme quoi il faut être attentif à ce que nos ancêtres nous lèguent.

D'un autre côté, il y a un aspect qui m'a déçue: la relation entre Simon et Eléa. Je ne veux pas dévoiler qui sont ces deux personnages, par peur de trop en dire, mais l'amour que ressent Simon envers la jeune femme m'a tellement semblé... irréel, impossible et naïf. Je veux dire, ils ne se parlent que très peu, ils ont du mal à se comprendre totalement, comment peut-il se dire amoureux d'elle ? Cependant, ils semblent passer tout leur temps ensemble... Je pense que l'auteur aurait dû inclure plus de moments partagés entre ces deux personnages pour approfondir les liens de leur relation. Ça manquait de profondeur et d'explication. Pour être franche, je pense que je m'attendais à une grande histoire d'amour.

« Tu me comprends, tu avais compris, peut-être pas tous les mots, mais assez de mots pour savoir combien, combien je t'aimais. Je t'aime, l'amour, amour, ces mots n'ont pas de sens dans votre langue, mais tu les avais compris, tu savais ce qu'ils voulaient dire, ce que je voulais te dire, et s'ils ne t'avaient pas apporté l'oubli et la paix, ils t'avaient donné, apporté, posé sur toi assez de chaleur pour te permettre de pleurer. »

L'écriture de l'auteur est facile d'accès malgré la présence de termes scientifiques. J'ai beaucoup aimé les passages en italiques qui relataient les pensées de Simon. Aussi, les chapitres ne font jamais plus de sept à huit pages, alors c'est un point important pour moi qui prend toujours des pauses durant ma lecture.

Bref, je suis bien contente découvert ce classique de la science-fiction. Je pense me souvenir longtemps de cette histoire juste pour son côté humain et vrai. Peut-être qu'un jour les humains de notre planète accepteront de ne faire qu'une seule équipe.

★★★☆☆

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